Les 41 cratères d’obus de 1916

Les 41 cratères d’obus de 1916

Territoire, le département du Territoire de Belfort
ne l’est pas seulement de nom.

C’est un espace délimité par sa topographie : le massif des Vosges au Nord, les contreforts du Jura au Sud, le Sundgau à l’Est et les collines de Haute-Saône et du Doubs à l’Ouest.

Pendant la Première Guerre Mondiale, un événement a particulièrement marqué cette topographie : le bombardement de Belfort par le Grand canon de Zillisheim, un canon aux dimensions exceptionnelles installé par l’armée allemande.

Ce harcèlement militaire a donné lieu à 41 impacts d’obus sur plusieurs kilomètres allant de Pérouse à Bavilliers. Ces impacts ont été référencés sur une carte en 1920 par un militaire français. La carte est conservée aux Archives départementales du Territoire de Belfort qui possèdent également le précieux témoignage d’un habitant de la ville de Belfort, Louis Herbelin, dont les carnets nous renseignent sur ce qu’était la vie quotidienne à Belfort durant la Première Guerre Mondiale.

Photo : Carte des impacts d’obus réalisée par un militaire français en 1920
(Photo Archives départementales du Territoire de Belfort)

La commande artistique du Département
du Territoire de Belfort

Dessin préparatoire de Raphaël Galley

En 2022, à l’occasion du Centenaire du Territoire de Belfort,  l’artiste Raphaël Galley s’est vu confié par le Département du Territoire de Belfort l’installation d’un parcours artistique pérenne.

Les « Points d’eau», imaginés par l’artiste, font directement référence au bombardement de Belfort par le Grand Canon de Zillisheim durant la première Guerre Mondiale. À l’endroit même où sont tombés les obus, l’artiste a installé une borne en grès rose des Vosges et en chêne d’environ 1,20 m de haut, au sommet de laquelle est creusée une vasque qui rappelle le cratère généré par la chute de l’obus.

Les sculptures sont à la fois des objets de mémoire, mais également des marqueurs pour le futur . Dans chaque vasque peuvent venir s’abreuver et se baigner différentes espèces d’oiseaux et animaux dès qu’elles seront remplies par la pluie, comme faisaient les militaires français durant la Première Guerre Mondiale, qui faisaient leur toilette dans les cratères d’obus remplis d’eau. L’été, la population est également invitée à remplir les vasques.

Les bornes sont également un marqueur du paysage et un prétexte à la déambulation urbaine et champêtre: les obus sont tombés aussi bien sur la ville quand dans les champs (aujourd’hui des parcs et des espaces verts). Chaque promeneur qui entreprendra de faire le parcours artistique sera invité à découvrir à la fois le paysage et l’histoire du Territoire.

Des QR code pour écouter le témoignage de Louis Herbelin

Du 31 juillet 1914 au 19 juillet 1919, Louis Herbelin, un habitant de Belfort, va consigner dans 22 carnets tous les événements qu’il perçoit de la Première Guerre Mondiale à Belfort et dans les environs. Il note tous les jours les faits marquants tels que les bombardements de Belfort, mais aussi les plus banals : la météo, le prix de denrées alimentaires… Ce témoignage unique et précieux est conservé aux Archives Départementales du Territoire de Belfort. Raphaël Galley a sélectionné 41 extraits de ce témoignage écrit. Chacun des extraits, d’environ 2 à 4 minutes, sera lu par de jeunes collégiens du Territoire de Belfort et enregistré au format MP3. Sur les Points d’eau, les QR codes gravés au laser dans le chêne renvoient à un extrait archivé dans une application conçue spécialement pour le projet.

Photo du Lion de Bartholdi (image de Belfort Tourisme). 

L’art monumental, une tradition terrifortaine

La création des « points d’eau » s’appuie sur l’une des caractéristiques emblématiques du Territoire de Belfort : le Lion de l’artiste français Auguste Bartholdi, la première œuvre d’art monumental du Territoire de Belfort installée sur les contreforts de la forteresse de Vauban pour signifier le courage et la vaillance des habitants de la ville et du département.

Dans la lignée du Lion de Bartholdi, de nouvelles œuvres d’art sont venues enrichir le patrimoine artistique monumental du département : la fresque d’Ernest Pignon-Ernest à Belfort, l’un des plus grands artistes français actuels, Le Pont de l’artiste américain Oscar Tuazon à Valdoie qui rend hommage aux Commandos d’Afrique et de Provence, le Monument des Démineurs au Ballon d’Alsace, le monument aux morts d’Auxelles-Haut de l’artiste Ilhem Ellouze…

« Points d’eau » de Raphaël Galley vient poursuivre cette tradition emblématique qui fait l’identité du Territoire de Belfort.

Les étapes de fabrication

Le grès des Vosges est un véritable emblème dans le Territoire de Belfort. Les oxydes de fer dispersés dans la pierre lui donnent cette teinte rose que l’on retrouve dans la plupart des édifices célèbres du Territoire mais également dans les villages, où les fermes comtoises ont été construites en grès. 

Gravure des QR Codes au Crunch Lab de
l’Université Technologique de Belfort Montbéliard

Arrivée des éléments dans les réserves
du Département du Territoire de Belfort

Le grès des Vosges est un véritable emblème dans le Territoire de Belfort. Les oxydes de fer dispersés dans la pierre lui donnent cette teinte rose que l’on retrouve dans la plupart des édifices célèbres du Territoire mais également dans les villages, où les fermes comtoises ont été construites en grès. 

Photos de Jean-François LAMI

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